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Le bouquiniste humaniste


J’ai réalisé beaucoup de portraits pour National Geographic, mais il y a des rencontres, qui sont plus marquantes, que d’autres. Je voulais absolument écrire sur un bouquiniste, car ce métier m’a toujours fasciné. Comment devient-on bouquiniste ? Et puis mon bouquiniste est venu à moi, via Facebook.

Sébastien est un personnage attachant, humble, profondément humain et bien sur un grand amoureux des livres.

La capitale compte en ce moment 230 bouquinistes, des individualistes rebelles et souvent déconnectés du système. Les boites de Sébastien se trouvent juste face à l’Hôtel de Ville. La Mairie de Paris contrôle régulièrement le temps d’ouverture des boites, elle exige qu’elles soient ouvertes 4 jours par semaine. Sébastien depuis 3 ans vit au rythme des rencontres avec ses clients, « Chaque rencontre m’apprend quelque chose » me confie le bouquiniste. Ancien journaliste, il aime les livres depuis toujours. Dans son âme vibre son enfance au Maroc : l’ouverture à l’autre, mais aussi la magie de l’Orient.

Sébastien aime, que la vie bouge. En 2014 il organise le premier Festival des bouquinistes. En ce moment il prépare le premier mensuel des bouquinistes, qui bientôt sera disponible chez certains bouquinistes. Il se spécialise dans le surréalisme, les beaux- arts, le symbolisme et la littérature française, mais son coup de cœur littéraire vient de l'Est. Il découvre le roman Alamut de l’auteur slovène Vladimir Bartol, grâce à un de ses clients. C’est un livre magique, que j’ai moi-même cherché pendant longtemps. Peu de gens connaissent ce livre envoutant, édité en 1938, mais plus que d’actualité maintenant.

Je passe 2 heures à discuter sous le soleil parisien de la littérature, du Maghreb, des évolutions de la société, de la vie… Les passants s'arrêtent de temps en temps et piochent dans l'univers des boites vertes. Une phrase du vagabond littéraire restera en moi : « Chaque geste touche tout le monde, quand une femme est violée toutes les femmes sont violées, c’est pour ça qu’il faut construire pour tout le monde ». Quand j’entends ce discours, je me dis, que le monde va bien, que l’humain n’est pas dans la compétition, mais dans le partage. Merci Sébastien !


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